Royal-Dragons
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Royal-Dragons


 
AccueilPortailRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Sujets similaires
Connexion
Nom d'utilisateur:
Mot de passe:
Connexion automatique: 
:: Récupérer mon mot de passe
Les Royal-Dragons
[|DRAGON|]-De Nansouty
[|DRAGON|]-De Rocroy
[|DRAGON|]-De Lattre
[|DRAGON|]-De Suchet
[|DRAGON|]-De Murat
[|DRAGON|]-De Oudinot
[|DRAGON|]-De Dreyfus
[|DRAGON|]-De Duroc
[|DRAGON|]-De Foulque
[|DRAGON|]-De Soubise
[|DRAGON|]-De Latour
[|DRAGON|]-Alpha
[|DRAGON|]-De Masséna II
[|DRAGON|]-De Broglie
[|DRAGON|]-De Coignet
[|DRAGON|]-De Lasalle
[|DRAGON|]-De Higonet
[|DRAGON|]-De Girard
[|DRAGON|]-Davout
[|DRAGON|]-De Osten
[|DRAGON|]-Thor
[|DRAGON|]-De Montcalm
[|DRAGON|]-Beaudrap
[|DRAGON|]-De Massena
[|DRAGON|]-De Haugéranville
[|DRAGON|]-De Pouget
[|DRAGON|]-Decaen
[|DRAGON|]-De Nusra
[|DRAGON|]-De Walther
[|DRAGON|]-De Gros
[|DRAGON|]-De Lannes
[|DRAGON|]-De Ricard
[|DRAGON|]-De Pic Rouge
[|DRAGON|]-De Miraev
[|DRAGON|]-De Moreau
[|DRAGON|]-De Moncey
Récompenses

CWC Hall of fame 2010
Le Royal-Dragons

CWC Spring 2010
Oudinot - Duroc - Broglie

CWC Autumn 2010
Oudinot - Duroc - Broglie

FTT 1vs1 2010
Duroc


CFTW 2vs2 2010
Nansouty - Alpha

CFTW 2vs2 2010
Oudinot - Walther


CFTW 1vs1 2010
Nansouty


CFTW 2vs2 2010
Oudinot - Walther

CW Last Campaign 2011
Alpha - Nansouty

The Lordz
Le deal à ne pas rater :
Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
Voir le deal

 

 la remonte de la cavalerie sous l'empire

Aller en bas 
AuteurMessage
DAVOUT
Visiteur
Visiteur
DAVOUT



Carnet militaire.
Affecté Affecté : Réserviste

la remonte de la cavalerie sous l'empire Empty
MessageSujet: la remonte de la cavalerie sous l'empire   la remonte de la cavalerie sous l'empire I_icon_minitimeVen 16 Juil - 14:33

la remonte de la cavalerie sous l'empire Cavaleriep



Pour tordre le cou à quelques stéréotypes et images d’Épinal sur la cavalerie française, ces quelques éléments pour décrire le paysage de la cavalerie française sous la révolution et l’empire en la resituant dans le flot des événements.

Loin de dénigrer cette arme et les exploits qui jalonnent son histoire dans les propos qui vont suivre,il s’agit de resituer le contexte de cette arme et des difficultés liés à la remonte de plusieurs milliers de cavaliers cet aspect gestion est souvent oublié

Il semblait intéressant de revenir sur cette facette de l’histoire militaire de l’empire, la cavalerie française à souffert de maux en profondeur et contrairement aux idées reçues, le français sous la révolution et l’empire n’est pas un homme de cheval.

Le prussien, l’anglais, l’autrichien, le russe ont en revanche une tradition du cheval, une remonte de qualité bien supérieure à celle de l’armée française.

L’aspect sanitaire et vétérinaire de ces cavaleries est incomparable.

Le cosaque, le hussard autrichien ou hongrois, le cavalier anglais sont de vrais cavaliers connaissant le cheval sur le bout des sabots.

La doctrine d’emplois et de gestion de ces chevaux était au top dans ces armées, mais pas du tout en France. La doctrine française était marche et crève !!!

Murat , maréchal bling-bling,était un brillant meneur de cavaliers et un tacticien assez moyen, dans le domaine de la cavalerie au combat ,mais le pire aspect du personnage ,étant donné son statut,c'etait son inaptitude à gérer un parc de cavalerie et la remonte, de plus il ne comprenait pas grand chose ou vraiment peu aux problémes sanitaire et de ravitaillement, il ne faisait pas la différence entre un selle anglais et un selle français ou une autre race Malheureusement c’était le cas pour la plupart des officiers français.

L’origine de cette méconnaissance ?

La cavalerie est une arme dite noble, l’aristocratie en connaissait les ficelles tout naturellement par son éducation, LouisXIV avait déjà essayé de remédier aux problèmes de la remonte de la cavalerie, avec plus ou moins de succès, mais lui s’y connaissait en cheval, la maison du roi était le prototype de l’excellence en matière de cavalerie.
En revanche les révolutionnaires et Napoléon avaient le niveau zéro en ce domaine, la problématique leur échappait complétement ou presque.
L'accès de la cavalerie s'étant démocratisé le niveau général des connaissances avaient baissé , on ne s'improvise pas cavalier.

La révolution et les révolutionnaires avaient d’autres chats à fouetter que de s’occuper de la remonte sur le long terme et de former des hommes de cavalerie. La guerre et la prévarication des fournisseurs ont fait le reste. Une cavalerie très mal montée et des cavaliers certes, mais pas des hommes de cheval

Terrible constat du niveau zéro de l'élevage français du cheval de guerre de troupe, au début du Xylème siècle. héritière d’un système de production archaïque,
Le fait historique est là, de la guerre de cent ans à la Révolution, la France n’était pas une nation produisant du cheval et disposant d’une ‘tradition équestre et d’élevage enracinée dans toutes les couches de la société.

Il faut à peu prés 6 ans pour disposer d’un bon cheval apte à la guerre et au moins deux ans pour former complètement un cavalier.Si au bout du compte l'empire sut avoir des cavaliers , pour les chevaux ce fut une autre paire de manches.

Napoleon n’aura jamais eu le temps de faire de la France une vraie puissance équestre .


La 1ère République (1792-1799)

Le changement des structures de l'Etat, l'émigration des cadres nobles, la démagogie et l'incompétence de leurs remplaçants, font de ces dix années une période d'expédients et d'improvisations. Dans les quelques phases de paix, le "bureau des fourrages et remontes" de l'administration militaire a tenté de faire fonctionner le système "Choiseul" : l'achat direct par les régiments. Mais, globalement la réalité fut différente. Ce fut le temps :
- des "levées" et des "réquisitions",
- des "marchés généraux" passés par l'administration avec les "marchands" et "munitionnaires" de tous poils, qui firent fortune,
- des "prises" sur l'ennemi,
- et des pillages des pays occupés.

Des chevaux de toutes espèces étaient rassemblées dans des dépôts plus ou moins éphémères. (Le couvent des Célestins à Vichy devint dépôt de "la remonte générale" par décret le 19 VIII 1792). Puis ils étaient répartis dans les régiments, sans sélection, ni préparation, car l'incompétence régnait à tous les niveaux. L'anarchie sur les arrières des armées était telle (jusqu'en 1815) que l'histoire a retenu le fait de convois de chevaux qui n'arrivèrent jamais à leurs destinataires.
Il faut noter, sur un autre plan, les perversions induites par les levées sans paiements, ou les réquisitions payées avec des assignats-papiers. Les cultivateurs déjà peu orientés vers le cheval de selle de guerre s'arrangeront, volontairement, à faire une production chevaline de mauvaise qualité, mais suffisante pour assurer les travaux à courtes distances. Ils espéraient décourager les levées de l'Etat. Ce fut un échec ! Et ce fut le cavalier de troupe que l'on envoya au combat, mal équipé !

Etat de la cavalerie de la République en 1795

Cette année, le représentant du peuple aux armées : Pflieger, écrit à son ami Rewbel : "je ne peux dépeindre le mauvais état dans lequel je trouve la cavalerie de l'armée du Rhin" "... point de chevaux que des exténués et malades point de fers. Les chevaux fournis sont mauvais, ne peuvent faire aucun service, ils ne sont pas acclimatés ! Le moindre service les ruine Je peux t'assurer que, de 22 régiments, il n'y aura pas un escadron en campagne par régiment". Dans un mémoire à la hiérarchie Pflieger écrit "l'existence et l'entretien de la cavalerie ont été abandonnés aux circonstances et au hasard". "L'anéantissement et la perte de nos chevaux ont une infinité de causes..." : l'ignorance, l'indiscipline, la mauvaise qualité.

Par ailleurs, le maréchal Gouvion-St Cyr organisateur de la remonte de la cavalerie française fait remarquer dans ses mémoires, que l'instruction était nulle. De sorte que, le jour du combat à l'armée du Rhin : sur 5 000 cavaliers, il fallait en sortir 1 500 recrues qui ne savaient pas monter à cheval et autant de chevaux qui n'étaient pas dressés ! Terrible évaluation de la situation en 1795.

En France quand ça ne va pas on crée une commission ou des inspecteurs !

Le 20.II.1796 le gouvernement réinvente les "inspecteurs de cavalerie" (de Louvois) pour : "... constater et examiner l'espèce de chevaux qui composent la troupe...", pour " voir si les chevaux de remonte sont de l'espèce convenable à l'arme" (la lourde - la légère - les dragons).

1797 - La campagne d'Italie

Elle révèle un "homme de guerre", c'est Bonaparte

le Général Berruyer, deux mois après les victoires de Rivoli et Mantoue fait le point sur la cavalerie de l'armée victorieuse.
L'inspecteur général constate que la cavalerie est nulle. Il propose de "profiter des premiers moments de la paix pour s'occuper de rétablir la cavalerie, ce qui sera difficile la cavalerie qui existe en France est absolument inexistante et par le défaut des chevaux et par le défaut des hommes.
Le colonel d'Auvergne avait écrit La France n'était pas un pays de chevaux de selle, et elle n'était pas un pays de cavaliers.

1798 - Intermède dans le delta du Nil

Bonaparte s'embarque le 19 mai sans chevaux. Ses dragons se remonteront sur place. Face à la célèbre cavalerie Mameluk, devenue obsolète contre une infanterie moderne (fusils et baïonnettes), il est vainqueur aux Pyramides,
.
On peut se demander ce qu'il sait de la cavalerie? Pas grand chose ! Il apprendra sur le terrain, mais hélas, avec un temps de retard sur la réalité. Cependant il a pris conscience de son importance.

Esprit rapide, il a été frappé par la qualité du cheval oriental de guerre. Celui qu'il a trouvé, dans le delta d'Egypte n'est qu'un dérivé métissé de l'arabe pur : un Kadichi ! Quoiqu'il en soit, c'est ainsi, que Napoléon choisit le cheval arabe pour faire du cheval de selle en France. Louis XIV avait choisi le cheval barbe !

L'Empire (1804 - 1815)

La situation laissée par la 1ère République n'est pas bonne ! Les armées chassées d'Italie sont désorganisées. Les généraux Masséna et Brune combattent victorieusement en Suisse et en Hollande. Bonaparte, "consul ", improvise une réorganisation générale!

A Marengo, le 14 VI 1800, il sent le vent de la défaite. Mais Kellermann (le jeune), à la tête de 500 cavaliers charge victorieusement les Autrichiens et gagne un délai. Il permet au général Desaix d'arriver au secours et de décider de la victoire.

Bonaparte entreprend une réorganisation en profondeur. Il semblerait qu'il ait compris la nécessité d'une solide cavalerie, au moins dans la bataille. Ce pourquoi, il crée en 1803 la subdivision des Cuirassiers ; Ce sera sa cavalerie lourde ! Mais il est moins sûr qu'il ait discerné la fragilité des troupes à cheval. Les témoignages sont contradictoires, car sur ce sujet, sa réflexion a été discontinue et variable. Un jour il dira à son ministre Dejean, l'énormité suivante : "si la quantité d'hommes est bornée, la quantité de chevaux ne l'est pas, puisqu'elle ne dépend que de l'argent pour en acheter" c'était en 1807,C’était méconnaître que pour avoir de bons chevaux il faut y mettre le temps, choisir les bonnes races et disposer des compétences;

En revanche, sa réflexion l'avait conduit à découvrir la nécessité de mettre en production les chevaux de selle en France.

Il nomme un vrai connaisseur en cheval , De Maleden dépositaire du savoir équestre , ayant servi à la "Maison du Roi", il émigra en 1791, revint en France en 1801. En 1808, il fut chef du dépôt d'étalons de grand pré (Ardennes), puis de Perpignan en 1809, enfin de St Jean d'Angély en 1815,

A noter que cet officier des haras, dès leur création, n'avait pas fait les campagnes de la Cavalerie de l'Empire trop précieux aux yeux de l’empereur pour mourir au combat, il devait contribuer à la remonte et à la création d’une vraie tradition de cavaliers, le prestige de la maison du roi et de son savoir faire équestre était intact.

En 1803, les Anglais ayant rompu la paix, il fait occuper la province de Hanovre appartenant à leur roi. Il donne l'ordre de rechercher les meilleurs chevaux.


En 1805, il fit rechercher dans les départements de l'Empire des étalons de selle : "Il n'y avait pas en France, cent étalons de selle..." On élevait que des chevaux de trait "... la cavalerie ne pouvait se remonter qu'à l'étranger" confia-t-il en 1808 à un officier des haras.

Devant ce triste bilan, en 1806, par le décret de Saint Cloud, Napoléon Empereur (depuis le 2.XII.1804) avait créé : le Service des Haras (en fait recréation des haras royaux ,institution très ancien régime). sous la tutelle du ministère de l'intérieur et créant aussi les écoles vétérinaires de Lyon et Maisons-Alfort

Par ailleurs il ordonne la mise en chantier d’un manuel d’instruction pour les officiers de cavalerie pour améliorer la compétence globale et la gestion du parc équestre en opération. Celui ci verra le jour dans une première version en 1810 puis en 1813.

La guerre reprend en septembre 1805.

Quel est l'état de la cavalerie ?

Au printemps 1803 on était revenu au système de remonte de Choiseul : achats directs par les régiments. Mais le pays était épuisé par les réquisitions. Au camp de Boulogne, où il a rassemblé l'Armée d'invasion de l'Angleterre, Napoléon baisse les effectifs des régiments. Il arrive ainsi à remonter presque toutes les troupes à cheval. Sauf, plusieurs divisions de dragons, qui partiront à pied en campagne.

La Manoeuvre d'ULM est une réussite.

Les chevaux pris à l'ennemi permettent de mettre quelques régiments de dragons à cheval et de compenser les pertes. L'armée marche sur Vienne et, c'est au Nord de cette capitale que le 18.XI.1805, les cavaliers français se heurtent pour la première fois aux cosaques ! Le 2 décembre c'est Austerlitz,

Mais dès le 3, l'empereur lit les rapports d'opérations, et il y apparaît que les chevaux de la remonte de 1804 étaient trop jeunes ; ils se sont effondrés aux premières actions. Napoléon fait son expérience. Désormais il exige des chevaux plus âgés : "il vaut mieux - écrit-il - acheter des bidets de six ans que faire des remontes de 3 à 4 ans qui ne serviront pas (une) année". Des bidets ? c'est-à-dire des petits chevaux.

Ainsi comme Louis XIV, Napoléon devra autoriser des achats au-dessous des tailles réglementaires. Mais où les acheter ?? "En Allemagne de préférence, car la France est épuisée"

La politique le prendra de vitesse, car le 1er octobre 1806, la Prusse entre en guerre. Napoléon remporte deux victoires foudroyantes. Alors, pour la seule fois de sa carrière de chef d'armée, il lance sa cavalerie dans sa mission véritable après la bataille : l'exploitation de la victoire tactique par la poursuite. Elle prendra une dimension stratégique. Les cavaliers de Murat atteindront la Baltique par Leipzig et Berlin, à grande vitesse ! La Prusse, des successeurs de Frédéric le Grand, a été vaincue en quelques semaines.

Ce fut la plus belle réussite de la cavalerie de l'empereur. Avec plus de 20 000 chevaux de prise sur l'excellente remonte prussienne, les problèmes d'effectifs de chevaux furent réglés pour quelques temps.

L'euphorie a hélas, occulté le vice de cette cavalerie Napoléonienne: à savoir, le nombre exorbitant des chevaux perdus hors des combats..., n'étant ni rustiques ni endurants.
Ainsi, la division de cuirassiers du général d'Hautpoul, qui avait chargé victorieusement à Iéna, fut lancée, elle aussi, dans la poursuite ! Elle perdit plus du tiers de ses chevaux, sur la route en 40 jours.

Murat ignorait l'emploi spécifique des différentes espèces de cavalerie et Napoléon ne pouvait être partout !

Recomplétées immédiatement par les prises sur la remonte de l'ennemi, les divisions de cavalerie françaises vont, en Pologne, se trouver face aux Russes. La guerre devient plus rude : batailles d'Eylau en plein hiver, de Friedland en juin. Les pertes sont considérables. En avril, déjà, Napoléon lui-même les estimait à 16 000 chevaux!!! Alors on revint aux expédients : les réquisitions, dans les territoires occupés.

Les événements se précipitent en 1808 - la guerre s'étend, au sud cette fois, en Espagne. C'est une autre sorte de guerre, sur une autre sorte de théâtre d'opérations : la guérilla ; honneur des espagnols ! Les pertes de notre cavalerie seront excessives, pour les raisons déjà signalées. Auxquelles il faut ajouter le fait qu'il fallut faire jaillir du sol de France de nouveaux régiments, avec des chevaux : rebuts de toutes les réquisitions.

Napoléon considérait ce front comme secondaire

Quant à lui, il était toujours en garde face à l'Est, il tente d'urgence de remettre à niveau la cavalerie de l'armée d'Allemagne qui a payé très cher la campagne de 1807 contre les russes. Mais les ressources des Allemagnes sont, elles aussi, en voie d'épuisement. L'Etat impérial s'adresse aux marchands internationaux, dont les approvisionnements se font, même chez l'ennemi. Ils fournissent la quantité,... Mais on doit fermer les yeux sur la qualité.

1809, les Autrichiens ouvrent les hostilités. A Essling , la bataille est perdue. Napoléon doit se replier. A Wagram c'est une victoire. Mais les autrichiens se retirent en bon ordre car contrairement à Iéna, la cavalerie française, remontée des plus mauvais chevaux qu'on ait vus est épuisée.

Elle est incapable d'exploiter la victoire sur le champ de bataille par la poursuite. Il lui faudra deux jours pour redémarrer. Elle n'est plus opérationnelle à un niveau suffisant.

Les défauts de la cavalerie de l'empire sont désormais apparents. D'abord des chevaux de basse qualité, et non entraînés et, ensuite des généraux peu performants, mauvais "hommes de cheval" et pas très bons tacticiens (Une cavalerie au niveau opérationnel insuffisant : par mauvaise qualité de la remonte, et de l'instruction ; par incapacité, aussi, des cadres supérieurs à gérer le potentiel fragile des gros effectifs de chevaux..


En 1817 dans un rapport au Roi de Prusse, le Feld Maréchal BLÜCHER écrivait : "Ils ne sont pas nombreux sur les champs de bataille les moments favorables à l'intervention de la cavalerie, et, pour les saisir, il faut un homme absolument doué des qualités qui font les grands chefs de cette arme".

Tous les inspecteurs se plaignent de cette remonte de 1809. Il faut citer le général de Préval : " depuis quatre ans on a fourni à la cavalerie plus de 130 000 chevaux qui ajoutés aux 35 000 existants font un total de 165 000 ; et que s'il ne s'en trouve aujourd'hui que 70 000 dans les rangs, c'est une consommation de 95 000 chevaux , bref c’est une vraie catastrophe .

Mesure immédiate : l'empereur décrète l'organisation de grands dépôts avec circonscriptions d'achats, confiés à des généraux de cavalerie. Les chevaux d'élevage seront rassemblés dans ces établissements de transit et d'acclimatement, avant la mise en route vers les régiments.

Mesure en profondeur : la commission de 1810

Le ministre décide de confier à une commission qui se réunit en septembre 1810 : l'étude des améliorations à apporter aux remontes : un règlement général devait être élaboré. Il n'en sortira rien de concret, mais, au plan historique, le procès-verbal des délibérations (archives de la guerre) constitue le premier projet d'organisation des remontes.

Les gisements de chevaux de selle de guerre en 1810

Si, remarque affligeante, les généraux réunis se disent incapables de définir les types des chevaux pour : la lourde, la légère, les dragons, c'est que, sortis de l'armée improvisée de 1793... leur culture, militaire et zootechnique était modeste. (vice général de l'encadrement de l'armée impériale)... par contre : les fonctionnaires, du bureau des fourrages et remontes du ministère, avaient fait la synthèse des rapports d'achats de chevaux. Dans un travail préparatoire, ils dessinent une sorte de géographie des gisements de chevaux propres aux différentes troupes à cheval (à comparer avec l'arrêt de 1665) - Nous retiendrons :
- Chevaux de la cavalerie légère - Les Pyrénées et leurs piedmonts, l'Auvergne, le Limousin et le Morvan, la Bretagne, et les Ardennes (type selle)
- Chevaux de dragons (et de l'artillerie légère) - La Normandie (actuelle) et La Lorraine, (cheval à 2 x fins) (tirage léger)
- Chevaux de cavalerie lourde - rien en France. A rechercher en Allemagne. Ces bureaucrates avaient bien vu que le cheval lourd de labour n'était pas valable pour la cavalerie moderne (tels : les Percherons, Boulonnais, Comtois etc)

1811 - Napoléon prépare l'armée d'invasion de la Russie, pour laquelle il a besoin de 150 000 chevaux : cavalerie, artillerie, et les trains (des équipages, du génie, de l'infanterie).

Il faut acheter des chevaux, par tous les moyens, dans toute l'Europe qu'il contrôle. Pour la cavalerie les besoins sont de : 40 000 chevaux pour la "Réserve" commandée par Murat, et 35 000 pour les régiments de cavalerie légère des 11 corps d'armée. Nous possédons la situation des dépôts au 1er janvier 1812 : 47 000 chevaux d'élevage ! Ils vont immédiatement, c'est urgent, être acheminés vers les régiments pour compléter les effectifs. Or la plupart des chevaux n'ont reçu ni acclimatement, ni dressage !

Le désastre de Russie - 1812

Le printemps de 1812 arrive. L'Armée se met en route, bientôt le manque d'avoine, les fatigues sont causes de grandes pertes. Le passage du Niemen (24.VI.1812) est un véritable désastre.
L'Empereur paraît se refuser à voir la réalité". "Le 18 août à Smolensk, à mi-chemin de Moscou, près de la moitié des chevaux ont péri de faim et d'épuisement"

Sur l'état désolant de la cavalerie de Napoléon en 1812 on doit citer le témoignage du général de Thielemann, saxon, ayant été dans la grande armée de Napoléon à la tête de trois régiments de cavalerie. Il se distingua à la bataille de la Moskowa/ Borodino. En 1815, il passa au service de la Prusse

Le 4ème corps de cavalerie de la grande armée aux ordres du gal Latour - Maubourg comprenait 11 régiments dont 3 aux ordres de Thielemann - citation : "à la sortie de Varsovie il comptait 7 000 chevaux quant aux régiments de cuirassiers, à l'exception d'un seul polonais, monté en chevaux allemands, ils perdirent le tiers de leurs chevaux sans avoir vu l'ennemi. Le manque absolu de foin et d'avoine, une nourriture se composant de ver et de seigle, des marches forcées incroyables, eurent bientôt raison des chevaux. Le corps entier, parti avec 7 000 chevaux était descendu le jour de la bataille à 3 000".

Ce témoignage écrit en 1817 par un saxon est révelateur de l’état deplorable et de la gestion calamiteuse de la cavalerie.!

Du meme tonneau ,Le général Nansouty répondit vertement à Murat qui le pressait de se hâter : "les chevaux de mes cuirassiers ne sont pas soutenus par le patriotisme, ils tombent le long des routes".

A Moscou la Grande Armée a perdu les trois quarts de ses chevaux; la cavalerie n'est plus opérationnelle. La retraite commence. quand les "restes" de la cavalerie repassent le Niemen (14.XII.1812) on ne compte que quelques 1 500 chevaux,
La vérité est que Napoléon Ier ne peut échapper au jugement de l'histoire. Il manquait de connaissances hippologiques et cette lacune, contribua à créer les conditions de l'effroyable consommation de chevaux dans les guerres et les campagnes qu'il a conduites.

Une cavalerie doit en effet, être apte à faire campagne dans les théâtres d'opérations choisis par les gouvernements qui décident des guerres !
Napoléon était chef du gouvernement de la France. La remonte de l'armée est une entreprise sérieuse qui ne s'improvise pas. Chef d'Etat et chef de guerre, Napoléon n'a pas maîtrisé cette question primordiale.

En 1813 Après les désastres de la Campagne de Russie on mit en réquisition les chevaux Mais la France était si pauvre alors en chevaux... ces moyens extraordinaires ne purent donner que 29 000 chevaux.

Encore n'étaient-ils pas en état d'entrer immédiatement dans les corps..." et il ajoute plus loin pour les années 1814 et 1815 "... les gardes du corps et une partie de la gendarmerie durent céder leurs chevaux à la cavalerie".

les Français n'avaient plus de cavalerie fiable, arme indispensable à cette époque. Ils furent vaincus en Allemagne.

En 1814 des recrues de moins de vingt ans, auxquelles on affecta les "canassons" des réquisitions, furent jetés dans la bataille de France, sans instruction ! (ni du cavalier, ni du cheval) mais ils firent des miracles parfois.

Le duc de Wellington, commentant sa victoire –Waterloo- devant ses officiers dit : la meilleure cavalerie d'Europe c'est la cavalerie française mais c'est la plus mal montée de toutes,

On peut être la meilleure cavalerie avec les plus mauvais chevaux et les français paradoxalement l’ont démontré.

Dans cet océan de gabegie, quelques uns furent de vrais cavaliers et des unités eurent de belles remontes, sur le plan tactique les français ont démontré de la supériorité au combat sur leurs adversaires à maintes reprises et les régiments ont construit et contribué à la légende Impériale.

Le constat est la ,l'élevage français du cheval de guerre , ne permettra pas à la France de disposer des remontes en quantité et en qualité, s’ajoutant à cela , le peu de tradition équestre en France, vous disposez ainsi de l’état général de la cavalerie à cette période.

Répartition de la cavalerie pour information ces effectifs pouvaient varier en fonction des alliés, de la situation en matiére de remonte ainsi que des choix fait par Napoleon en affectation ou dotation régimentaire par corps.

Cavalerie légère (34 régiments) :

Les Hussards (10 régiments):

la remonte de la cavalerie sous l'empire Hussard1


Corps de cavalerie légère créé en 1458 par Mathias Corvin pour combattre les turcs, les Hussards sont d'origine hongroise. Ils apparaissent en 1637 dans l'armée française mais sont intégrés dans la cavalerie qu'en 1776. Les 6 régiments de Hussards de 1789 deviendront 14 sous la Révolution, puis réduits à 10 en 1803. Servant d'éclaireurs, chargés de harceler l'adversaire, les Hussards firent toujours preuve d'un grand courage et écrivirent les plus étonnantes pages de l'Histoire militaire : capturant en 1795 la flotte hollandaise prise dans les glaces au Texel, participant à toutes les grandes charges. L'uniforme est composé du shako noir à cordon blanc et plumet de couleur distinctive, pelisse et dolman aux couleurs vives hérités des Hongrois.



Les Chasseurs à cheval (24 régiments):

la remonte de la cavalerie sous l'empire Chasseur



Le gros de la cavalerie légère est constitué par les chasseurs à cheval qui servent d'éclaireur pour la Grande Armée. Constitué de 25 régiments en 1804 (dont un rattaché à la garde), de nombreux régiments s'ajoutent à ces derniers dont les chevau-légers belges d'Arenberg (1806). Très variés, les uniformes sont unifiés par le décret du 24 décembre 1809 et les chasseurs portent désormais l'habit vert foncé avec revers de même couleur.



Cavalerie de ligne (30 régiments) :

Les Dragons (30 régiments):

:la remonte de la cavalerie sous l'empire Dragon1


A l'origine le mot Dragon désigne un combattant qui peut se battre indifféremment à pied ou à cheval. C'est Turenne qui crée les deux premiers régiments en 1668. Les Dragons se distinguent par leurs charges à Arcole, à Rivoli, aux Pyramides, à Marengo. Ils sont de toutes les grandes batailles de la Grande Armée et donnent souvent le coup de butoir décisif à Wertingen, Austerlitz, Iéna et Prentzlow où ils anéantissent la cavalerie du prince Auguste, "la plus belle charge que j'aie jamais vue", dira Murat. Dès 1806 un de ses régiments s'ajoutent à la garde. C'est durant la guerre d'Espagne que les dragons acquerront leur plus grande réputation où ils chargent les carrés de l'infanterie anglaise. L'uniforme de 1791 se perpétue jusqu'en 1812 : casque à cimier en cuivre, garni sur le pourtour d'un turban de veau marin, surmonté d'une crinière noire, habit de drap vert foncé, veste et culottes blanches. En 1812, ils prennent l'habit-veste de l'infanterie en teinte verte.




Cavalerie de réserve (14 régiments) :

Les carabiniers (2 régiments):

la remonte de la cavalerie sous l'empire Carabinier3

C'est Henri IV qui crée les carabiniers comme éléments d'élite de la grosse cavalerie. Cependant, il faut attendre 1788 pour qu'ils deviennent un corps autonome sous forme de deux régiments. Vêtus de l'Habit bleu national en 1802, leur uniforme est modifié par le décret du 24 décembre 1809 : habit blanc, double cuirasse en acier recouvert d'une feuille de cuivre, casque à visière et couvre-nuque surmonté d'un cimier de cuivre jaune orné d'une chenille de crin écarlate. Ils sont armés de la carabine, du sabre et d'une paire de pistolets.



Les cuirassiers (12 régiments):

la remonte de la cavalerie sous l'empire Cuirassier1

Responsables des charges décisives de cavalerie sous l'Empire, les cuirassiers constituent avec les carabiniers, la grosse cavalerie. Ces douze premiers régiments de cavalerie sont créés par l'arrêté du 24 septembre 1803. En 1807, un régiment compte 5 escadrons avec un effectif de 1040 hommes. La taille minimale des cuirassiers était fixée à 1.73 mètre. Ils sont armés de la carabine, du sabre droit et de deux pistolets, portent une cuirasse double qui couvre poitrine et dos, un cimier de cuivre jaune orné d'une houpette et d'une crinières noires. Leur rôle a été capital dans les plus grandes batailles.



Cavalerie de la Garde Impériale (2 régiments) :

Cette cavalerie est composé d'un régiment de grenadiers à cheval et d'un régiment de chasseurs à cheval auxquels s'ajoutent plusieurs régiments de chevau-légers.

Les chevau-légers ou lanciers (2 régiments):

la remonte de la cavalerie sous l'empire Lancier2

Unités d'ancien régime, les chevau-légers disparaissent à la Révolution. On trouve, cependant au début de l'Empire un régiment de chevau-légers belges de Arenberg qui est transformé en régiment de chasseurs. En mars 1807, les chevau-légers renaissent à partir de la garde d'honneur de l'Empereur constituée par des éléments de la noblesse polonaise à l'arrivée de Napoléon à Varsovie. En décembre 1809 est constitué un 2ème régiment de chevau-légers lanciers à partir du 1er hussards hollandais, qui prend le nom de lanciers rouges à cause de la couleur de l'uniforme. Le 18 juin 1811, les succès des chevau-légers (dont celui de Somosirra), incite l'Empereur à créer 9 régiments de cette arme. Il faut ajouter que les appellations de chevau-légers et de lanciers se recouvrent sous l'Empire.





bonne lecture

Davout



Sources diverses
Correspondances de l’armée du rhin , par Pflieger
Baron Thielmann memoires
Memoires du Marechal Gouvion st Cyr
These sur le cheval de guerre oublié
Memoires de Maleden sur les Haras et la remonte
Cavaliers de Napoleon de F. Masson
La cavalerie par Mac Carthy
L’identité de la France par F Braudel
Manuel de la cavalerie 1810-1813 par Berthier
The Imperials cavalrymen par Nafziger
Sites web dédiés à Napoleon et son armée
Revenir en haut Aller en bas
 
la remonte de la cavalerie sous l'empire
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» La charge de la cavalerie française à EYLAU
» Compléments sur la cavalerie et les cuirassiers
» Mumble sous seven

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Royal-Dragons :: L'Encyclopédie :: Période Napoléonienne-
Sauter vers: